Tuesday, February 7, 2012

Stomatites du nourrisson et de l’enfant

La cavité buccale de l’enfant est un écosystème biologique complexe.
La colonisation par les micro-organismes débute dès la naissance
pour arriver à un équilibre entre les différentes espèces qui vivent
alors à l’état saprophyte (bactéries aéro- et anaérobies, levures).
L’amarrage des bactéries à la surface de la dent, grâce au glycocalix,
leur permet de trouver là un milieu propice à leur multiplication.
La perturbation de cet écosystème, que ce soit par modification de
l’immunité, par prolifération bactérienne en cas d’éruption dentaire
ou de défaut d’hygiène, ou par destruction sélective de la flore
(antibiotiques) peut aboutir à l’apparition d’une stomatite
bactérienne ou fongique.
L’apparition de 48 dents dans la bouche de l’enfant entre l’âge de
6 mois et l’âge de 12 ans expose la population infantile aux accidents
d’éruption dentaire.
L’apprentissage immunitaire de l’enfant ou du nourrisson explique
le grand nombre de stomatites d’origine infectieuse dans cette
population : stomatites d’origine virale (herpès, coxsackies, varicelle,
mononucléose infectieuse [MNI], etc), candidosique (muguet) ou
bactérienne (gingivite). Ces stomatites infectieuses sont
habituellement d’un pronostic très favorable. Les autres principales
causes de stomatites comprennent la stomatite aphteuse récurrente,
l’érythème polymorphe et les autres maladies bulleuses, la maladie
de Behçet, les hémopathies (leucémies) et désordres immunitaires
(agranulocytose, neutropénie cyclique et infection par le virus de
l’immunodéficience humaine [VIH]), les traumatismes, le lichen plan
ou les stomatites allergiques [30].


Dès le début de la socialisation, l’enfant est exposé à de nombreux
agents pathogènes viraux. Depuis le développement de la
vaccination rubéole-oreillons-rougeole (ROR), l’incidence de la
rougeole, de la rubéole et des oreillons diminue. Ces trois
pathologies virales peuvent associer dans leur expression clinique
une atteinte de la muqueuse buccale : énanthème et signe de Koplick
pour la rougeole, énanthème pour la rubéole, oedème et
inflammation des orifices de Sténon pour les oreillons. D’autres
infections virales comprennent également dans leur
symptomatologie clinique une atteinte de la cavité buccale qui n’est
pas le plus souvent au premier plan : c’est le cas de la
pharyngostomatite aiguë des adénovirus ou de la primo-infection
de la MNI. Si la plupart de ces infections sont prises en charge par
le pédiatre, certaines pathologies virales à manifestations buccales
aiguës peuvent conduire à consulter le spécialiste. Bien que n’étant
pas à proprement parler responsables de stomatite, la famille des
papovavirus peut être responsable d’atteinte de la muqueuse
buccale. Ces lésions papillomateuses sont fréquentes chez l’enfant

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